19 juillet 2009

Nouveau Weblog : Les Iraniennes en révolte

13 juillet 2009

Bulletin mensuel d’informations sur l’Iran

Juin 2009
ASSOCIATIONDES DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
116 Rue de Charenton 75012 Paris – France
Tél./Fax (331) 43 65 32 97
afifem2001@yahoo.fr
http://www.femmesiraniennes.blogspot.com/



Neda, l'icône qui dérange le régime



Neda Agha-Soltan, 26 ans, a été tuée samedi lors d'une manifestation. Une vidéo de la jeune femme se vidant de son sang a fait le tour du monde. Neda est devenue l'icône de la contestation... et du régime.
« Les gens criaient :on l'a, on l'a »


Le Dr Arash Hedjazi, jeune médecin que l'on voit sur la vidéo tenter en vain de stopper l'hémorragie est depuis retourné en Angleterre, où il étudie la médecine, raconte comment la foule a capturé le tireur : « Les gens criaient ' on l'a, on l'a '. Ils l'ont désarmé et ont pris sa carte d'identité, montrant qu'il était membre du bassidj [...]. Ils l'ont laissé repartir, mais ont gardé la carte. »


La famille de Neda aurait été expulsée de Téhéran, pour éviter que le domicile devienne un lieu de pèlerinage. Jeudi, toutefois, 15 000 habitants se seraient rendus au cimetière Behest-e Zahra pour lui rendre hommage, ainsi qu'aux autres victimes de la répression, selon le journaliste iranien Omid Habibinia, basé en Suisse.

Hier, les chefs de la diplomatie du G8, réunis en Italie, ont « déploré les violences post-électorales ». Mais ces condamnations ne semblent pas ébranler le régime iranien, qui a réussi, à ce stade, à étouffer la contestation. Le Conseil des gardiens a livré son verdict sur les 646 plaintes de l'opposition : « Aucune fraude, l'élection est la plus saine depuis la Révolution (1979). »
Conduisant la prière à l'université de Téhéran, l'ayatollah Ahmad Khatami, proche du Guide suprême, a souhaité que les meneurs de la contestation soient « brutalement et impitoyablement » exécutés, afin de « donner une leçon ».

Le fiancé de la jeune Neda a déclaré dans une entrevue accordé lundi à la chaîne BBC que cette dernière n’avait de préférence pour aucun des candidats, « son seul objectif était sa patrie ».
La mort de Neda a donné un visage aux victimes de la répression.



Sur les images diffusées sur internet, on voit une jeune femme allongée, sous qui se répand très vite une mare de sang. La terrible vidéo de sa mort diffusée sur Internet, avec son professeur à ses côtés criant désespérément « N’aie pas peur, Neda, n’aie pas peur » « Ne pars pas Neda, ne pars pas ! » a frappé les consciences à travers le monde.

Neda fait partie des dizaines de victimes de la répression des manifestations anti-Ahmadinejad, samedi à Téhéran.



Une prisonnière politique privée de traitement
CSDHI, 1er juin
Selon des informations de la section des femmes de la prison d'Evin à Téhéran, Hamideh Nabavi, prisonnière politique, arrêtée pour avoir salué, lors d'une commémoration, la mémoire des prisonniers politiques massacrés en 1988, souffre d'allergies chroniques et se trouve dans une condition critique parce que ses médicaments ne font plus d'effet. Elle était sous traitement d'un spécialiste avant son arrestation. Elle a été privée de voir son médecin. Le service de soins de la prison lui a refusé un véritable traitement.



Situation inquiétante d’une prisonnière
Site Amir Kabir, 2 juin


L’état de santé physique et moral de Shabnam Madadzadeh est constaté inquiétant et critique par sa famille qui lui rendait visite au 102ème jour de sa détention à la prison d’Evin. Membre de l'Association islamique de l'institut de formation des maîtres, elle a été arrêtée le 26 mars et incarcéré à la section 209 d'Evin.
Son frère, Farzad Madadzadeh, arrêté après sa sœur, est également détenu à Evin.



Des heurts font cinq morts à Zahedan
Reuters, 2 juin
Des heurts ont fait cinq morts et des dizaines de blessés dans la ville de Zahedan (sud est), où 25 personnes avaient péri jeudi dans un attentat contre une mosquée chiite, rapporte la télévision iranienne...

Une prisonnière politique tabassée en prison
Weblog de l’Union des familles kurdes de prisonniers, 3 juin


Ronak Safarzadeh, une étudiante de 22 ans et militante des droits des femmes, récemment condamnée à une peine de six ans de prison pour "atteinte à la sécurité nationale", a été battue par des agents de renseignement.
Deux de ses codétenues, détenues de droit commun, l'ont tabassée à plusieurs reprises sous divers prétextes sur ordre d’Amjadi, le procureur du Kurdistan.
Après quatre mois en isolement cellulaire, elle a été transférée à la prison centrale de Sanandaj. Au cours des interrogatoires, elle a été torturée plusieurs fois. Elle est continuellement humiliée et harcelée verbalement par des gardiens de prison et les agents.



Chahla Jahed vers la potence
Site de la télévision d’Etat, 5 juin


La Cour suprême a transmis le dossier de Chahla Jahed à la chambre d'exécution des peines, qui emmènera l'accusée sur la potence.
La jeune femme est accusée d'homicide sur la première épouse de son mari en 2002.
(Chahla Jahed s’est toujours déclarée innocente, ndlr)


Deux pendaisons à Zahedan
ISNA, 6 juin


Deux hommes ont été pendus samedi dans une prison de Zahedan dans le sud-est. Ils étaient condamnés pour leur appartenance au groupe rebelle sunnite Jondollah (Soldats de Dieu).
Reza Galandar Zehi et Abdolhamid Righi ont également été reconnu coupable d'agir contre le pouvoir et de posséder des armes et des munitions, indique la dépêche.



88 personnes arrêtées lors de récents troubles à Zahedan
ISNA/AFP, 7 juin
Quelque 88 personnes, dont 30 Afghans, ont été arrêtées lors de troubles interreligieux qui ont secoué lundi la ville de Zahedan (sud-est), après un attentat meurtrier, a annoncé le procureur de la ville, Mohammad Marzieh.



400 fugueuses arrêtées par an
Agence Mehr, 7 juin
Le président du centre d’études de l’assistanat social iranien fait part de 300 à 400 filles fugueuses arrêtées tous les ans par la police dans le pays. Selon l’analyse du Dr Mostafa Eghlima, les problèmes économiques et l’inflation élevée ainsi que la hausse de toxicomanie et de divorce sont les causes principales de la montée de délinquance et de la fuite des filles...



L'élection iranienne ne change pas la donne du dossier nucléaire
Le Monde, 13 Juin
La réponse aux ouvertures américaines dépend du Guide suprême, Ali Khamenei.
L'élection présidentielle iranienne du 12 juin n'est perçue par les Occidentaux que comme une étape dans la longue saga diplomatique autour du programme nucléaire de la République islamique, révélé en 2002 après avoir été maintenu pendant quinze ans dans la clandestinité.



Election: Affrontements à Téhéran
AP, 13 juin


Des affrontements ont éclaté samedi à Téhéran entre la police anti-émeute et les supporteurs de Mir Hossein Moussavi, qui contestaient les résultats de la présidentielle iranienne donnant la victoire au président sortant Mahmoud Ahmadinejad.


Des manifestants portant la couleur verte devenue le symbole de la campagne de Mir Hossein Moussavi ont scandé des slogans dénonçant les résultats officiels et incendié des pneus devant le ministère de l'Intérieur. La police anti-émeute a chargé les protestataires, les frappant à coups de matraque. Un photographe de l'Associated Press a vu un policier en civil frapper une manifestante à coup de matraque.
Ces incidents sont les plus sérieux survenus dans la capitale depuis une décennie.



Présidentielle : RSF dénonce une "censure massive" de la presse
AFP, 13 juin
L'association Reporters sans frontières (RSF) dénonce samedi la "censure massive" par l’Etat, en Iran, de la presse et notamment des sites internet dans le but de les "empêcher de rendre compte des fraudes qui ont entaché le premier tour des élections présidentielles"...



Le premier réseau de téléphonie portable coupé à Téhéran
AFP, 14 juin
Le premier réseau de téléphonie portable, qui est contrôlé par l'Etat, a été coupé à Téhéran, a constaté l'AFP samedi soir.
Depuis 22H00 (17H30 GMT), il n'y a plus de réseau portable et les téléphones ne fonctionnent plus.
Selon des témoins, les manifestations, commencées samedi après-midi à la suite de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, se poursuivaient dans plusieurs endroits de la capitale.
Le réseau de SMS avait été coupé dès vendredi matin, jour du scrutin. Le réseau de SMS servait de moyen de communication pour les partisans du candidat Mir Hossein Moussavi, le principal rival du président sortant.
Par ailleurs, les réseaux Youtube et Facebook ainsi que plusieurs sites internet iraniens, notamment Jomhouriat, Norouz, Emrouz, Entekab, Shahbnews et Aftabnews ont été filtrés par les autorités depuis vendredi après-midi et les internautes n'y ont plus accès.



Pour Ahmadinejad, il n'y a eu "aucune irrégularité" dans son élection
AFP/AP, 14 Juin
Le président Mahmoud Ahmadinejad a assuré, dimanche 13 juin, à des milliers de ses partisans réunis au centre de Téhéran que les élections, dont celle qu'il a remportée vendredi, étaient "les plus propres" et que leur résultat contesté par son rival malheureux n'avait pas été faussé… Il a défendu sa victoire à l'élection de vendredi, alors que son principal adversaire, Mir Hossein Moussavi vient de demander l'annulation des résultats pour "irrégularités". Pendant ce temps, les manifestations d'opposants se poursuivaient à Téhéran.


De Villepin pousse au dialogue avec l'Iran après la réélection d'Ahmadinejad
Iran Focus, 15 juin


Dominique de Villepin, ex-Premier ministre français s’est prononcé sur l’issue de l’élection présidentielle en Iran en souhaitant que la communauté internationale aille "beaucoup plus loin dans la recherche du dialogue" avec l'Iran, en réagissant à la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. "Il faut négocier avec l'Iran sans illusion ", a déclaré samedi Villepin à radio RTL.



Iran : la "troisième révolution" ?
Le Monde, 15 Juin


Commencée dans l'allégresse d'une grande mobilisation, la campagne "à l'américaine" pour la présidentielle iranienne s'est achevée, le 12 juin 2009, dans la contestation d'un score quasi "soviétique".




L'UE demande à l'Iran une enquête sur l'élection présidentielle
AFP, 15 juin
L'UE a demandé lundi à l'Iran d'enquêter sur la conduite de l'élection présidentielle en Iran et déploré "l'utilisation de la force contre des manifestants pacifiques", tout en assurant vouloir continuer le dialogue avec Téhéran…



7 civils tués en marge de la manifestation pro-Moussavi lundi
AFP, 16 juin
Sept civils ont été tués lundi à Téhéran, en marge de la manifestation pro-Moussavi, après s'en être pris à une unité militaire, a dit mardi matin la radio officielle d'information Radio Payam.


Maryam Radjavi déclare la fin de l’illusion de modération du régime
France 24, 16 juin
Dans une interview sur France 24, Maryam Radjavi, dirigeante de l’opposition organisée, a déclaré que la reconduction d’Ahmadinejad signifie que « le régime du guide suprême repose désormais sur une seule faction ».
Affirmant que les médias étrangers se sont trompés en s’imaginant que Moussavi allait gagner, elle a ajouté que « nous sommes à présent devant un régime tellement affaibli, qu’il est incapable de tolérer la moindre opposition interne. Cette mascarade électorale est une preuve que la reconduction d’Ahmadinejad signe la fin de l’illusion des modérés dans ce régime.»
Par ailleurs, dans un communiqué publié par le Conseil national de la Résistance, une coalition de l’opposition organisée, Maryam Radjavi a appelé à des élections libres supervisées par l'ONU sur le principe de la souveraineté populaire et annulation du régime du guide suprême.
« Nous sommes totalement d'accord que la parodie d'élections, que nous avons boycotté dès le départ, doit être annulée. Toutefois, comme le Conseil national de la Résistance iranienne l’a dit à maintes reprises ces trente dernières années, elle doit être remplacée par une élection libre supervisée par l'ONU fondée sur la souveraineté du peuple et non sur la base du régime du guide suprême et de la suprématie des mollahs, » a-t-elle affirmé.



Les manifestants iraniens utilisent Twitter pour faire entendre leur voix
AFP, 16 juin
Les manifestants iraniens contestant le résultat du scrutin présidentiel ont eu recours au site Twitter pour appeler à la résistance et diffuser des informations sur les affrontements avec la police et les partisans du président réélu Mahmoud Ahmadinejad…



La révolte anti-Ahmadinejad touche aussi la province
AFP, 16 juin
Plusieurs villes de province, notamment Machhad, Ispahan, Shiraz, sont touchées par le mouvement de protestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, selon des témoins et informations des médias…



Le religieux dissident Montazeri appelle à manifester pacifiquement
AFP, 17 juin


Le grand ayatollah iranien dissident Hossein Ali Montazeri a appelé mardi la jeunesse iranienne à poursuivre ses manifestations pour "réclamer ses droits" pacifiquement, dans un communiqué reçu par l'AFP.
Dans ce texte adressé à la "nation iranienne noble et opprimée", ce religieux du plus haut rang de l'islam chiite appelle "tout le monde et particulièrement la chère jeunesse à réclamer ses droits avec patience et retenue".
Le grand ayatollah, pressenti à une époque pour succéder au fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, a ensuite subi une longue assignation à résidence à cause de ses critiques du pouvoir.


YouTube accueille les vidéos de la contestation iranienne
AFP, 17 juin
Le site de partage de vidéos YouTube, bloqué par les autorités iraniennes à la veille de l'élection présidentielle, restait accessible aux vidéos d'internautes contestant la victoire proclamée par le président sortant Mahmoud Ahmadinejad…



Sarkozy dénonce "l'ampleur de la fraude"
AFP, 17 juin
Le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé "l'ampleur de la fraude" lors de la présidentielle en Iran et estimé proportionnelle la "violence de la réaction" lors des manifestations au cours desquelles sept civils ont été tués après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad…
"Ces élections sont une exécrable nouvelle (...) Le peuple iranien mérite autre chose", a-t-il dit en se déclarant "préoccupé par la situation en Iran"...
Par ailleurs, le Premier ministre français François Fillon a affirmé mardi que Paris était "extrêmement préoccupé par la dégradation de la situation en Iran", condamnant les violences contre les manifestations après la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad qui ont fait sept morts.
Paris.
Rappelant que la France avait "demandé aux autorités iraniennes de protéger l'ambassade de France qui a été l'objet de manifestations hostiles", M. Fillon a également exigé "que soit garantie la sécurité des ressortissants français et en particulier des journalistes"...



Khamenei défend Ahmadinejad, la manifestation pro-Moussavi de samedi interdit
ISNA/AFP, 19 juin


Le guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré vendredi que "le peuple avait choisi celui qu'il voulait" comme président de l'Iran, exigeant la fin des manifestations contre la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad.
La manifestation que les partisans du candidat Mir Hossein Moussavi devaient organiser samedi à Téhéran n'est pas autorisée, a déclaré de son coté Morteza Tamadone, gouverneur de Téhéran…
"Le bras de fer dans la rue est une erreur, je veux qu'il y soit mis fin", a demandé Ali Khamenei lors d'un prêche très attendu à l'Université de Téhéran, en assurant qu'il "ne cèdera pas à la rue".
"Je veux dire à tous que ceci doit se terminer. Ces manifestations de rue sont organisées pour faire pression sur les dirigeants mais nous ne cèderons pas face à elles", a-t-il lancé devant plusieurs centaines de fidèles, alors que d'autres centaines écoutaient à l'extérieur retransmis par haut-parleurs.

Ali Khamenei, la plus haute autorité de l'Etat, a notamment mis en garde les partisans des trois candidats qui contestent le scrutin du 12 juin contre l'"extrémisme" débouchant sur la violence.
Sept civils sont morts lors de heurts en marge des cortèges massifs mais largement pacifiques des derniers jours.

Il a par ailleurs rejeté la possibilité de fraudes ayant avantagé M. Ahmadinejad comme l'affirment ses rivaux, confirmant que "le président a été élu avec 24 millions de voix", son score officiel.
L'ayatollah Khamenei a aussi témoigné son soutien au président réélu, présent lors du prêche, en affirmant que les "opinions du président sont plus proches des miennes" que de celles des autres candidats...
Enfin, Ali Khamenei a violemment dénoncé l'attitude des pays occidentaux concernant le scrutin.
"Les diplomates de plusieurs pays occidentaux qui nous parlaient jusqu'ici avec un langage diplomatique ont montré leur vrai visage, en premier lieu le gouvernement britannique", a-t-il dit, alors que la foule criait "A bas la Grande-Bretagne".


L'ONU s'inquiète du nombre croissant d'arrestations AFP, 19 juin
La Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme Navi Pillay s'est inquiétée vendredi dans un communiqué du "nombre croissant d'arrestations, peut-être menées en dehors du cadre légal" en Iran où se poursuit la contestation du résultat du scrutin présidentiel.
La Haut commissaire s'est également préoccupée "de la possibilité de recours excessif à la force et d'actes de violence par des membres de milices à la suite des élections présidentielles"…



Important rassemblement d'opposants iraniens près de Paris
Le Monde, 20 Juin


Des milliers d'opposants iraniens, partisans des Moudjahidine du Peuple, se sont rassemblés, samedi 20 juin à Villepinte (Seine-Saint-Denis), en "solidarité avec le soulèvement" en cours en Iran, où la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad est contestée. "Une fois de plus, il est clair que, dans le régime des guides suprêmes, il n'existe aucune solution pour l'Iran et pour son peuple en colère, si ce n'est un changement démocratique et des élections libres sous l'égide de l'ONU", a déclaré à ses partisans Maryam Radjavi. Cette dernière est la dirigeante du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont la principale composante est l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI).


10 morts, plus de 100 blessés samedi à Téhéran
AFP, 21 juin
Dix personnes ont été tuées et plus de cent blessées samedi dans les manifestations de l'opposition à Téhéran, selon la télévision d'Etat qui a fait porter la responsabilité de ces morts sur des "agents terroristes" qu'elle n'a pas identifiés…


Rome appelle Téhéran à faire cesser les violences
AFP, 21 juin
Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a appelé dimanche l'Iran à "favoriser la fin des violences" et à "vérifier la volonté exprimée par le peuple" lors de l'élection présidentielle, dans un communiqué publié par ses services. Il a appelé l'Iran à éviter que "le sang soit à nouveau versé", dans une déclaration au ton nettement plus ferme qu'auparavant.



Kouchner condamne la "répression brutale" des manifestations
AFP, 21 juin
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a condamné la "répression brutale" des manifestations samedi à Téhéran et appelé à la "libération immédiate des personnes arrêtées", dans un communiqué publié dimanche…



457 personnes arrêtées dans les heurts de samedi à Téhéran (radio d'Etat)
AFP, 22 juin
457 personnes ont été arrêtées dans les affrontements de samedi soir autour de la place Azadi à Téhéran, ont indiqué lundi des sources policières citées par la radio d'Etat. Selon l'agence Fars, qui cite également des sources policières, 40 policiers ont été blessés et 34 bâtiments gouvernementaux endommagés...



Ban Ki-moon demande la fin de l'usage de la force
AFP, 22 juin
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté lundi les autorités iraniennes à mettre fin immédiatement aux arrestations, aux menaces et à l'usage de la force.
M. Ban est "consterné par les violences post-électorales" en Iran, "particulièrement par l'usage de la force contre les civils qui a conduit à des pertes en vies humaines et à des blessés", indique un communiqué de son service de presse. Il "appelle les autorités à respecter les droits civiques et politiques fondamentaux, en particulier les libertés d'expression, de rassemblement et d'information", poursuit le communiqué.



Suède: l'ambassadeur iranien convoqué au ministère des Affaires étrangères
AFP, 23 juin
L'ambassadeur iranien à Stockholm a été convoqué mardi matin au ministère suédois des Affaires étrangères pour se faire signifier par "un message fort" les "inquiétudes" concernant la situation en Iran, a-t-on appris auprès du ministère…


L'étau se resserre sur la presse étrangère
Le Monde, 23 juin
Un journaliste grec travaillant pour le quotidien américain Washington Times a été arrêté en Iran, ont annoncé, mardi 23 juin, les autorités iraniennes, qui imposent d'importantes restrictions à la presse étrangère couvrant la contestation des résultats de la présidentielle.



Washington retire ses invitations aux diplomates iraniens pour le 4 juillet
AFP, 24 juin
Les Etats-Unis ont retiré leurs invitations adressées à des diplomates iraniens pour qu'ils assistent aux célébrations de la fête nationale américaine, le 4 juillet, a indiqué mercredi la Maison Blanche.
"Compte tenu des évènements des derniers jours, ces invitations ne tiennent plus", a déclaré Robert Gibbs, porte-parole de la présidence américaine, interrogé au cours d'un point de presse sur ces invitations envoyées cette année aux diplomates iraniens pour la première fois depuis 30 ans...



Réactions contradictoires dans les pays arabes
Le Monde, 25 juin
La presse critique la répression en Iran mais s'inquiète d'une déstabilisation contagieuse. Des photos sanglantes de Neda, la jeune iranienne tuée dans les manifestations de Téhéran, sont affichées sur presque toutes les "unes" des quotidiens arabes.



140 hommes politiques, journalistes et universitaires arrêtés
AFP, 25 juin
Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées en Iran depuis le début des troubles qui ont suivi la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, dont au moins 140 hommes politiques, universitaires, étudiants et journalistes, selon plusieurs sources en Iran jeudi.
Le quotidien Etetmad a publié une liste de 70 noms de responsables iraniens réformateurs de premier plan, de journalistes et de responsables de la campagne du candidat d’opposition Mir Hossein Moussavi au scrutin du 12 juin. Ces personnes ont été arrêtées généralement à leur domicile, ont dit à l’AFP des proches de certaines personnes arrêtées.



"Crise de crédibilité" entre l'Iran et son peuple, estime Londres
AFP, 25 juin
Le gouvernement iranien est confronté à une "crise de crédibilité" avec son propre peuple et non avec l'Occident, a estimé jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband, dénonçant la "répression lourde" des manifestations après l'élection présidentielle.
"Il est certain qu'il y a eu une répression lourde en Iran, on l'a vu avec la répression des journalistes ainsi que les attaques contre les étrangers", a relevé M. Miliband lors d'une interview à la BBC.
"Mais je pense que la vérité, c'est qu'il y a une crise de crédibilité entre le gouvernement iranien et son propre peuple", a-t-il poursuivi. "Ce n'est pas une crise entre l'Iran et l'Amérique, ou entre l'Iran et la Grande-Bretagne, quoi que fasse le gouvernement iranien pour le laisser penser".



Inquiétudes sur le rôle de l'Iran en Afghanistan
Le Monde, 26 juin
Des Occidentaux craignent que le durcissement du régime à Téhéran ne mène à des actions contre la force de l'OTAN.
Ce n'est pas une certitude, mais plutôt une crainte, une interrogation, qui parcourt l'analyse faite désormais par des diplomates et experts occidentaux traitant du dossier de l'Afghanistan : les tensions politiques en Iran, qui s'accompagnent d'une radicalisation du régime, pourraient-elles mener à un regain de soutien de certains groupes iraniens - notamment la puissante organisation des Gardiens de la révolution - aux talibans combattant la force de l'OTAN en Afghanistan ?


Le G8 déplore les violences post-électorales en Iran
AFP, 26 juin


Les ministres des Affaires étrangères du G8 réunis à Trieste (nord-est de l'Italie) "déplorent" les violences post-électorales et appellent au "respect des droits de l'homme" en Iran dans leur projet de déclaration finale dont l'AFP a obtenu une copie vendredi.



Pas de fraude électorale (porte-parole du Conseil des gardiens)
AFP, 26 juin
Le porte-parole du Conseil des Gardiens de la constitution a affirmé vendredi qu'aucune fraude électorale n'avait entachée la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, selon l'agence officielle IRNA.



Les Iraniens manifestent à Paris
CSHDI, 28 juin


En solidarité avec le soulèvement du peuple et de la jeunesse partout en Iran, qui demande aux cris de « mort au dictateur » le renversement du régime des mollahs dans sa totalité, le Comité de Soutien aux Droits de l’Homme en Iran appelle la communauté internationale à la solidarité et à condamner la répression sauvage des manifestations et des révoltes populaires. Il appelle également à soutenir le mouvement du peuple iranien pour un changement démocratique en Iran.



Les grands événements depuis l'élection présidentielle du 12 juin - Chronologie
AFP, 29 juin
Samedi 13 juin: M. Mir Hossein Moussavi, officiellement deuxième (34% des voix) derrière M. Ahmadinejad (63%), évoque des "fraudes". Premières manifestations.
Dimanche 14 juin: Ahmadinejad rassemble ses partisans à Téhéran.
Lundi 15 juin: Manifestation massive de l'opposition, en présence de M. Moussavi qui veut de nouvelles élections. Affrontements avec la police. Selon la radio d'Etat, il y a au moins sept morts.
Mardi 16 juin: Nouvelles manifestations à Téhéran. La presse étrangère interdite de couverture des rassemblements.
Mercredi 17 juin: nouvelle manifestation à Téhéran.
Vendredi 19 juin: Le Guide de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, confirme la victoire de M. Ahmadinejad, nie toute fraude et exige l'arrêt des manifestations.
Samedi 20 juin: Nouvelles manifestations à Téhéran et en province. Répression des forces de l'ordre. Il y a au moins 10 morts et plus de 100 blessés, selon les medias officiels. 457 personnes sont arrêtées. Le Conseil des Gardiens de la Constitution accepte le recomptage de 10% des urnes.
M. Moussavi critique implicitement le Guide pour avoir validé la réélection de M. Ahmadinejad.
Dimanche 21 juin: Ahmadinejad dénonce les "ingérences" de Washington et de Londres. Le correspond de la BBC reçoit un ordre d'expulsion.
Lundi 22 juin: Une vidéo montrant l'agonie d'une jeune Iranienne, Neda Agha Soltani, tuée en marge d'une manifestation à Téhéran l'avant-veille fait le tour du monde.
Mardi 23 juin: Expulsion de deux diplomates britanniques à Téhéran et deux iraniens à Londres.
Jeudi 25 juin: Le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri critique la répression. Au moins 140 hommes politiques, universitaires, étudiants et journalistes sous les verrous.
Huit bassidjis (miliciens islamistes, très actifs dans la répression) ont été tués, selon la chaîne Press TV.
Vendredi 26 juin: Le président américain Barack Obama se dit "outré" par la répression, sans récuser le dialogue avec l'Iran. Le G8 dénonce la répression, mais Moscou met en garde contre un "isolement" de l'Iran.
Samedi 27 juin: Moussavi rejette l'idée d'un recomptage partiel.
Dimanche 28 juin: L'Iran annonce l'arrestation d'employés iraniens de l'ambassade britannique accusés d'avoir incité à manifester. Quelque 3.000 personnes manifestent à Téhéran.
Lundi 29 juin: L'Iran libère cinq des neuf employés de l'ambassade de Grande-Bretagne. Nouveau comptage de 10% des urnes.



Paris réclame toujours "le respect du choix des électeurs"
AFP, 30 juin
Le ministère français des Affaires étrangères a souligné mardi qu'il continuait à réclamer "le respect du choix des électeurs", en réponse à la question de savoir si la France reconnaissait Mahmoud Ahmadinejad comme le président iranien.
"Nous continuons d'appeler les autorités iraniennes à faire toute la transparence et assurer le respect du choix des électeurs", a déclaré Romain Nadal, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point de presse. "Nous constatons qu'aucun des trois candidats déclarés perdants n'est prêt à reconnaître ce résultat", a-t-il ajouté.




Plus de 2.000 personnes détenues, des centaines "portées disparues" (FIDH)
AFP, 30 juin


Le vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Karim Lahidji, a affirmé dimanche à Paris que "plus de 2.000 personnes" avaient été arrêtées et étaient détenues en Iran, et que des centaines étaient "portées disparues".
"D'après nos dernières informations, plus de 2.000 personnes ont été arrêtées et sont actuellement en détention", a déclaré M. Lahidji, qui est par ailleurs président de la Ligue iranienne de défense des droits de l'Homme, dont le siège est à Paris, au cours d'un rassemblement dans la capitale française.
"Des centaines de personnes sont portées disparues, ce sont des informations indépendantes qui nous sont parvenues de Téhéran depuis hier (samedi)", a-t-il ajouté à la tribune pendant ce rassemblement d'environ 800 personnes protestant contre la présidentielle "truquée" et la répression des manifestations à Téhéran.
Interrogé par l'AFP, M. Lahidji a précisé que ces informations avaient été rassemblées par les "antennes" de la FIDH en Iran, essentiellement auprès des familles.
"Il s'agit d'une estimation, car il est extrêmement difficile d'en savoir plus en Iran actuellement", a-t-il souligné.
"Nous avons parlé de dizaines voire de centaines de morts, mais nous ne connaissons pas à ce stade le nombre de victimes" de la répression des manifestations, a-t-il ajouté.
Il a notamment affirmé qu'une vingtaine de femmes avaient été arrêtées samedi "lors d'un rassemblement pacifique au centre de Téhéran".



Iran, la terreur
Le Monde, 30 juin


En Iran, c'est l'heure de la terreur. Un régime à la légitimité de plus en plus contestée fait emprisonner, torturer et tuer. Comme s'il ne se sentait pas suffisamment fort et sûr de lui pour laisser un espace d'expression à une opposition légale, qui n'entend pourtant exister que dans le cadre de la République islamique.
Le président Mahmoud Ahmadinejad, avec le soutien du " Guide " spirituel du régime, l'ayatollah Ali Khamenei, a lâché ses chiens de garde. Cible désignée : tous les représentants de la vaste coalition d'opposants que l'ancien premier ministre, Mir Hossein Moussavi, avait réunie autour de son nom lors de l'élection présidentielle du 12 juin. Le fondamentaliste Ahmadinejad prétend l'avoir emporté au premier tour par 63 % des suffrages. Mais, avec une telle popularité, quel régime aurait besoin d'organiser pareille répression ?


Depuis que des millions d'Iraniens ont osé descendre dans la rue pour dénoncer la fraude électorale massive qui a marqué le scrutin du 12 juin, plus de 2 000 personnes ont déjà été arrêtées. Parmi elles, figurent certains ténors du camp réformateur : collaborateurs de M. Moussavi, anciens ministres, journalistes, universitaires, défenseurs des droits de l'Homme. Mais, sur dénonciation des comités de quartier, sont aussi embarqués des Iraniens de tous âges, simplement soupçonnés d'avoir participé aux manifestations de juin.
Sinistre, le scénario est toujours le même : des hommes en civil armés qui, sans mandat d'aucune sorte, viennent procéder à ces interpellations à domicile, à toute heure du jour et de la nuit. Le pire est à craindre. Les pro-Ahmadinejad ont publiquement menacé les opposants d'exécution. Tabassage et torture sont monnaie courante dans les prisons. Dans nombre de cas, les personnes arrêtées ont purement et simplement disparu. Les Iraniens sont de nouveau soumis à l'arbitraire et à la violence des bassidji, ces milices du régime.
Il faut faire peur. Il faut soumettre une population éduquée et sophistiquée qui se reconnaît de moins en moins dans les proclamations illuminées de Mahmoud Ahmadinejad : quête de pureté islamique, obsession des complots de l'étranger, volonté de transformer la République islamique en une dictature islamique au sein de laquelle ne subsisterait plus aucun espace de liberté. Le régime s'en prend à l'Europe, faisant arrêter des Iraniens employés de l'ambassade de Grande-Bretagne ; il s'en prend à l'ONU, avec l'interpellation d'une collaboratrice locale. On espère des condamnations internationales, on attend un minimum de solidarité avec les Iraniens.




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